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Les grands axes thématiques

L’économie maritime


L’emploi sur le littoral

Le littoral élargi concentre 17,5 % des emplois présents en région, soit 371 934 emplois. L’emploi du littoral élargi se caractérise par une surreprésentation des emplois dans l’agriculture et la pêche (3,2 % contre 2,1 % au niveau régional), dans l’industrie (16,6 % contre 13,7 %), et, dans une moindre mesure, dans la construction (+0,4 point). L’emploi dans les activités tertiaires est toutefois sous-représenté, à hauteur de 2,9 points. L’industrie compte sur le littoral élargi 53 827 emplois salariés privés, soit près de 20 % des emplois industriels régionaux.

Si le secteur a perdu plus de 4 600 emplois sur la dernière décennie, ce recul a été un peu moins élevé qu’en moyenne régionale : -8,2 % contre -11,4 %. En région, France Travail relève d’importantes tensions sur le marché du travail, avec des besoins croissants de recrutement dans un contexte de reprise économique post-covid. Les tensions sont particulièrement fortes dans le bâtiment et dans l’industrie. France Travail relève aussi une intensité d’embauches dans l’hôtellerie-restauration, avec un secteur dont les conditions de travail peuvent être contraignantes, et qui enregistre un vivier de main d’œuvre réduit. Le secteur de la santé requière des formations spécifiques, et souvent longues.

Selon Pôle Emploi, le nombre de salariés liés à l’économie maritime en Hauts-de-France s’est établi en 2019 à 31 200 personnes (plus de 11% de l’emploi maritime français), principalement dans les domaines du tourisme, de la pêche, du commerce et du transport maritime, de la construction et la réparation navale et de l’énergie.

 

Des activités industrielles majeures localisées dans nos ports

Des industries ayant recours aux services de nos ports, pour leur acheminement de matières premières et/ou pour leur expédition de produits finis, sont localisées historiquement au sein des domaines portuaires. Sans tous les évoquer, on peut citer le géant de l’acier Arcelor à Dunkerque, Aluminium Dunkerque à Gravelines, mais aussi Alcatel Submarine Networks à Calais. D’autres comme SNF-Floerger, leader mondial dans le domaine des polymères, ont choisi récemment de s’y implanter pour des questions d’attractivité logistique. Plusieurs Gigafactories ont décidé également de s’installer à Dunkerque : Verkor, Prologium et Xtc-Orano, contribuant à renforcer la présence d’industries nouvelles sur le littoral.

Ces activités regroupent plusieurs milliers d’emplois et génèrent des retombées importantes en termes d’activités portuaires, de sous-traitance générée vers le tissu économique littoral et de fiscalité locale perçue par les collectivités locales.

 

La construction et la réparation navale en pointe

Implantées à Calais, Dunkerque, Étaples-sur-Mer et Boulogne-sur-Mer, la construction et la réparation navale représentent des activités industrielles historiques. On y dénombre 637 postes de travail répartis sur les 3 ports majeurs.

Deux entreprises historiques sont présentes en Hauts-de- France : la SOCARENAM (Société Calaisienne de réparation navale et mécanique), implantée à Calais, Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Etaples et Saint-Malo, et la Société DAMEN SHIPREPAIR, implantée à Dunkerque. Fort d’une équipe de 250 personnes, le chantier SOCARENAM produit des bâtiments pour la défense nationale ainsi que des navires de pêche et de service. Le chantier de réparation navale DAMEN SHIPREPAIR est équipé d’une grande cale sèche pouvant accueillir les navires « Cape Size » de 180 000 tonnes. Il dispose également d’un dock flottant permettant d’accueillir les plus grands ferries en service, et de 750 mètres de quai de réparation. Pionnière dans l’innovation, l’entreprise a procédé en 2019 à la première conversion d’une drague aspiratrice au GNL, enjeu majeur pour le transport maritime durable.

Conformément à sa politique économique et de création d’emplois, la Région, en qualité d’autorité portuaire du port de Boulogne-Calais participe aux projets d’équipements sur les sites portuaires régionaux pour le développement de cette activité.

 

 

Un territoire mobilisé vers la transition énergétique

D’une puissance installée de 5,4 gigawatts, le centre nucléaire de production d’électricité de Gravelines est le plus important site de production d’Europe de l’Ouest. Mis en fonctionnement en 1981, il utilise l’eau de mer en refroidissement de ses installations et emploie 3 000 intervenants environ (EDF et partenaires). En 2022, il a produit 28,2 TWh d’électricité (soit 10 % de la production nucléaire française), ce qui couvre l’équivalent des besoins de 61 % de la consommation électrique annuelle des Hauts-de-France. Le choix du site de Gravelines par l’État pour l’accueil de 2 EPR (2 fois 1,6 gigawatts), soumis à débat public en 2024, devrait générer des milliers d’emplois (jusqu’à 10 000 au pic de la construction) liés à la construction programmée entre 2026 et 2038. 1 500 personnes seront ensuite recrutées afin d’assurer le fonctionnement du site.

Mis en service en janvier 2017, le terminal méthanier de Loon-Plage est le 2ème plus important d’Europe continentale et produit environ 20 % de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel, avec une capacité annuelle de 13 milliards de m3 de gaz. La montée en puissance du terminal méthanier s’est accompagnée de la mise en service en novembre 2020 de la station d’avitaillement en gaz naturel liquéfié (GNL – utilisé comme carburant propre et en forte croissance en Europe) permettant de supprimer les émissions de soufre et de particules fines et de réduire de 80 % les oxydes d’azote et de 20 % les émissions de CO2 par rapport au fioul lourd utilisé majoritairement pour le transport maritime.

Pour répondre aux enjeux du transport maritime durable, les armateurs, les compagnies maritimes et les gestionnaires portuaires s’engagent, avec le soutien des pouvoirs publics, dans des investissements importants pour l’évolution de la motorisation des navires et l’alimentation électrique à quai. Ainsi, plusieurs compagnies de transport maritime transmanche comptent réduire leurs émissions de gaz polluants grâce à divers dispositifs : l’achat de navires hybrides au GNL, la propulsion entièrement électrique (certains opérateurs des lignes transmanche dans le Pas-de-Calais annoncent des ferries électriques en 2030), l’utilisation de propulsion vélique en appoint aux moteurs, ou encore l’installation de dispositifs de traitement et de neutralisation des fumées émises par les navires.

La façade maritime dispose par ailleurs d’un important potentiel de production d’énergies marines renouvelables (marémoteur, hydrolien). Leur développement permettra de diversifier le mix électrique régional en répondant aux enjeux de la transition énergétique.

Le projet de parc éolien en mer de Dunkerque, d’une capacité maximale de 600 MW, doit être mis en servie à l’horizon 2028. A proximité immédiate du littoral Hauts-de-France, le projet éolien de Dieppe – Le Tréport dont les travaux ont démarré en 2024, se composera 62 éoliennes de 8 MW. Il devrait être mis en service dans le courant de l’année 2026.

 

Les échanges au sein du parlement de la mer des Hauts-de-France, et particulièrement au sein des commissions « économie maritime » et « attractivité » vont permettre de renforcer le développement de ces filières, l’émergence de nouvelles activités afin d’optimiser les retombées pour les territoires littoraux de la région.

 

Liens utiles :

Etude INSEE 2017 : L’économie maritime, portée par les activités complémentaires des trois ports régionaux – Atouts et défis des Hauts-de-France

Dunkerque : Territoire d’Innovations de Grande Ambition

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