Les grands axes thématiques

Les enjeux de connaissance, formation, recherche et innovation


L’un des principaux enjeux en matière de gestion durable du littoral et des ressources marines biologiques, minérales et énergétiques, consiste à renforcer et partager la connaissance et à développer des programmes cohérents de formation. Les forces de recherche doivent être mobilisées pour développer l’innovation au service du développement équilibré et de la préservation du milieu marin.

Le milieu marin, un univers encore méconnu

Les champs de connaissance concernant les milieux littoraux et maritimes comprennent les sciences dites « techniques » : géosciences (dynamique littorale et sédimentaire, climatologie et océanographie, ressources minérales) et les sciences du vivant (connaissance et fonctionnement des espèces, des habitats et des écosystèmes littoraux et marins, biotechnologies), mais également les sciences humaines et sociales : histoire, géographie, droit, démographie, sociologie et psychologie, économie et prospective, etc.
Sur le littoral et le milieu marin, la connaissance se renforce progressivement, mais dans certains domaines comme la géomorphologie, la dynamique du trait de côte, la biodiversité, les milieux marins etc., elle est encore incomplète, difficile d’accès, morcelée et généralement trop peu partagée avec les décideurs économiques et politiques.

Renforcer la connaissance et la formation pour améliorer la prise de décision

Environ 200 scientifiques interviennent sur les thématiques de la recherche maritime en région Hauts-de-France, et une vingtaine de doctorants sont formés chaque année. Grâce à son lycée professionnel maritime, ses universités (Université du Littoral Côte d’Opale, Université de Lille, Université de Picardie Jules Vernes), ses grandes écoles (Institut polytechnique LaSalle Beauvais, Mines-Télécom Lille Douai, ISCID-CO, etc.), ses organismes de recherche (IFREMER, CNRS, CEREMA, BRGM…), ses pôles de compétitivité et ses plateformes d’innovation, et avec l’appui des instituts nationaux (INSEE), la Région Hauts-de-France dispose d’une réelle capacité de production de connaissance et d’expertise.
Les Campus des Métiers et Qualifications (CMQ) contribuent à renforcer les liens entre les programmes de formation et les besoins des acteurs professionnels. En Hauts-de-France, 2 sont labellisés sur des thèmes en lien avec la mer (Tourisme et Innovation au Touquet, et Autonomie, Longévité, Santé à La Madeleine). Un autre dédié à la filière halieutique est en cours de labellisation : Approvisionnement, Valorisation et Commercialisation des Produits Aquatiques.
Face aux multiples enjeux qui se concentrent sur l’espace littoral, le défi de la connaissance, de la formation et de l’information est essentiel afin de permettre aux acteurs du littoral et de la mer de prendre des décisions optimales de gestion et/ou d’aménagement. Il apparaît ainsi essentiel de renforcer les liens entre la communauté scientifique et les décideurs publics et privés.

Renforcer la mise en réseau des acteurs de la connaissance

Pour optimiser et valoriser les connaissances acquises sur le littoral et le milieu marin, il apparaît essentiel de renforcer la mise en réseau des acteurs.
Ainsi, en matière de valorisation des connaissances sur la dynamique côtière et les risques littoraux de la frontière belge à la baie du Mont Saint-Michel, le partenariat entre les Régions Normandie et Hauts-de-France et le Conservatoire du littoral a été consolidé par la constitution au 1er avril 2020 d’un Groupement d’Intérêt Public associant l’Etat aux côtés des partenaires historiques. Avec l’appui d’un conseil scientifique multidisciplinaire, le GIP Réseau d’Observation du Littoral Normandie Hauts-de-France fournit aux élus et décideurs des outils d’aide à la gestion du littoral.
D’une manière générale, en s’appuyant sur les structures existantes, les initiatives de constitution de clusters maritimes pourraient être soutenues par l’Etat et les collectivités locales dans une logique de renforcement de l’intelligence collective sur les enjeux maritimes et littoraux.
Ainsi, le soutien à la structuration des forces de recherche initiée au travers du projet « MARCO » (Recherche MARine et littorale en Côte d’Opale – des milieux aux ressources, aux usages et à la qualité des produits de la mer) doit être poursuivi, notamment dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région 2021-2027.

Favoriser l’innovation pour permettre le développement durable de l’économie maritime

Dans le domaine halieutique, le pôle de compétitivité AQUIMER fédère un tissu riche en termes de recherche et d’innovation (plate-forme d’innovation Nouvelles Vagues – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – Association Yncréa regroupant des établissements d’enseignement supérieur, etc.), portant notamment sur l’évaluation et la gestion de la ressource, le développement durable de l’aquaculture, la performance industrielle, la valorisation des produits et la sécurité sanitaire.
Pour valoriser le potentiel de développement de la « croissance bleue » tout en préservant la qualité et la fonctionnalité des milieux naturels, la région doit renforcer sa capacité d’innovation et mobiliser sa communauté scientifique autour de nombreux enjeux (production d’énergies renouvelables, motorisation des navires, développement de l’aquaculture, valorisation des produits de la mer, valorisation des sédiments non immergeables, tourisme durable, etc.).
Les travaux menés au sein du Parlement de la Mer pourront y contribuer.

Comparaison de cartes postales anciennes et récentes pour suivre l’évolution du trait de côte – Extrait du site du ROLNP- https://maps.rolnhdf.fr/atlas/Approche_historique/#floatingPanel_clos

Liens utiles :
Université Littoral Côte d’Opale
Pôle Aquimer
Réseau d’Observation du Littoral Normandie Hauts-de-France

Projet MARCO

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